mardi 18 octobre 2011

"Pour une politique du tranport en Tunisie"

Ville Coloniale

Le pôle démocratique moderniste  fait le choix pour sa campagne à la constituante d'établir des conférences/débats portant sur des problématiques concrètes, ainsi, après avoir assisté à la conférence sur les enjeux d'un mégaprojet à Mahdia, nous nous rendons au débat : "Pour une politique du transport en Tunisie" qui fait partie d'un cycle de conférence données à l'hôtel diplomate situé dans la ville nouvelle (en bleu sur la carte).


"Les ouvriers de la politique"

Les conférenciers présente une fois encore la situation critique des transports urbains en Tunisie, et dénonce une dictature ou les techniciens furent considéré et forcé d'être "des ouvriers de la politique". Les intérêts essentiellement économique de l'ancien régime étouffait toute tentative des bureaux d'études tunisiens, ces derniers ayant pour seul prérogative un nombre x de kilométrages routiers à achever pour l'année, où au contraire, l'incitation à un surinvestissement dans une infrastructure gigantesque et coûteuse destiné à des fins personnelles ou d'apparat pour faciliter les déplacements des politiques.
On dénonce les conséquences d'une "verticalisation" des décisions.
On apprend ainsi que sous Bourguiba, la médina fut à deux doigt d'être tranchée en deux, le président ayant décidé de poursuivre la fameuse avenue en son nom, tout droit jusqu'à la Kasbah en contournant tout de même la mosquée Zitouna....
Cette attitude du pouvoir vis à vis de l'aménagement du territoire tunisien laisse le pays dans une situation post-révolutionnaire dramatique: alors que l'on estime le coût du kilomètre de route à 4 milliards de dinars, on trouve en Tunisie des routes avec un ou deux passage par jour et d'autres embouteillés en permanence... 

Circulation permanente sur l'avenue Bourguiba

Tunis centre
Des infrastructures radicalement différente pour des tissus urbains semblables....



Ci dessous l'exemple de l'autoroute Tunis-Bizerte, avec une ou deux voitures au kilomètre et des embouteillages irrésolus à l'entrée de la ville: 

Autoroute Tunis-Bizerte
Port de Bizerte

Un processus de planification incomplet versus des dangers environnementaux

Les techniciens/conférenciers nous avouent que sous la pression des politiques certaines études sont écourtées pour accélérer le processus de construction des routes. Ainsi certaines infrastructures sont établies dans l'ignorance total de l'environnement dans lequel elles s'implantent. Les conséquences sont parfois dramatiques, en 2007 sur cette même autoroute Tunis-Bizerte, on compte 9 morts et 8 disparus dans les inondations du 14 Octobre....

Inondation du 14 Octobre 2007

Une suprématie de la voiture à l'origine de grandes inégalités

La politique de suprématie des classe moyennes en Tunisie menée jusqu'à la révolution, à encouragée la croissance et le nombre des axes routiers, délaissant complètement les classes pauvres. On observe même des typologies de quartier bourgeois qui semble imaginé uniquement pour la voiture tel que Ennasr où des immeubles très haut se succèdent les uns après les autres, partagés par de grandes avenues bordées de centre commerciaux:



Cité Ennasr 1+2
Echangeur,banlieue Nord
Ainsi le personnel des gens aisées subissent ces rudes conditions de sectorisation, lorsque nous discutons avec eux, nous réalisons que certains doivent subir jusqu'à 4 heures de trajet. Ces derniers s'entassent dans des bus dont les fréquences sont trop faibles et le schéma chaotique.

On constate sur la carte ci-dessous qu'une grande partie du tissu urbanisée est complètement ignorée par les transports en commun de type métro.  


Lignes de Métro et TGM dans le tissu urbanisé de Tunis
TGM


Le développement et l'optimisation de ces derniers seraient pourtant une des solutions les plus évidentes au problème. Nous apprenons également par Mr Morched Chebbi, que l'association des urbanistes avaient proposé dans son schéma directeur de faire passer la ligne 5 au coeur du quartier de Ettadhamen, l'un des premiers quartiers spontanés en périphérie de Tunis, nous constatons que cette dernière ne fait que frôler le quartier, favorisant les habitants au Sud du quartier, délaissant une population au Nord qui s'étend de plus en plus. Lors d'une discussion avec une habitante de Ettadhamen, celle-ci nous confie que, malgré les 2heures de trajet qui la sépare de son travail, cette dernière préfère se lever plus tôt, prendre le métro en sens inverse jusqu'au terminus afin d'avoir une place assise, son métier de femme de ménage l'obligeant également à rester debout toute la journée. 









Vers un plan de développement régional

Les conférenciers ne proposent pas la création de nouvelles infrastructures mais le renforcement d'axe routiers préexistants dans des régions historiquement liées et dynamiques tel que: Sidi Bouzid-Gafsa-Sousse. Des routes seront construites là où elles sont nécessaires, le bitume n'étant pas une priorité partout.
Enfin ils souhaitent surtout établir un plan de développement par région, pour venir à bout du modèle antisocial de l'ancien régime, centralisé à Tunis. L'idée étant de donner du pouvoir au région qui sont directement en contact avec la population, pour casser un système top-down et avoir comme point de départ les besoins locaux.


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