Message au président

 

Un rap témoignant de la tension et du ras le bol des tunisiens avant la révolution...

Rayes le Bled, par El General.

Traduction française.

Images et voix du président Ben Ali dans une école:

Qu’est-ce qui t’embête?
Vas-y raconte-moi.
Tu veux me dire quelque chose?

(L’enfant recule dans sa chaise, il a manifestement envie de pleurer)

Président du pays
Aujourd’hui je m’adresse à toi
En mon nom et en celui du peuple entier
qui vit dans la souffrance
En 2011 il y a encore des gens qui meurent de faim
Le peuple veut travailler pour vivre
Mais sa voix n’est pas entendue
Descends dans la rue et regarde autour de toi
Les gens sont traités comme des bêtes
Regarde les flics
À la matraque, tacatac,
Impunément
Puisqu’il n’y a personne pour leur dire non
Même la loi et la constitution
ils n’en ont rien à foutre
Chaque jour j’entends parler d’une affaire
montée de toutes pièces
Pourtant le pouvoir sait
qu’il s’agit là d’un citoyen honnête
Regarde les flics
taper sur les femmes voilées
Est-ce que tu accepterais ça pour ta fille?
Ce que je raconte est malheureux
Puisque tu es un père
et que tu ne voudrais aucun mal à tes enfants
Alors dis-toi que ce message
t’est adressé par un de tes enfants
Nous vivons dans la souffrance
comme des chiens
la moitié du peuple vit dans l’humiliation
et a goûté à la misère.

Président du pays
ton peuple est mort
les gens se nourrissent dans les poubelles
Regarde ce qui se passe dans le pays
les soucis sont partout
Les gens n’ont plus où dormir
Aujourd’hui je parle au nom du peuple
écrasé par le poids de l’injustice

Président du pays
ton peuple est mort
les gens se nourrissent dans les poubelles
Regarde ce qui se passe dans le pays
les soucis sont partout
Les gens n’ont plus où dormir
Aujourd’hui je parle au nom du peuple
écrasé par le poids de l’injustice

Président du pays
tu nous dit parle sans crainte
Voilà j’ai parlé
Mais je sais ce qui m’attend
Et ce n’est que des coups
Je vois beaucoup d’injustice
Voilà pourquoi j’ai choisi de parler
Pourtant beaucoup m’ont mis en garde
Jusqu’à quand le peuple tunisien
doit-il vivre dans les rêves?
Où est la liberté d’expression?
Je n’en ai vu que le nom.
Tu appelles la Tunisie « la verte »
Mais président regarde
Elle est devenue un désert
coupée en deux blocs.
Il y a ceux qui volent aux yeux de tous
Pas besoin de les nommer
Tu sais très bien qui sont ces gens
Beaucoup d’argent devrait aller
aux projets, aux réalisations,
aux écoles, aux hôpitaux, aux logements
Mais les fils de chien
avec l’argent du peuple
ils se remplissent le ventre,
ils volent, ils pillent, ils se servent,
pas un siège ne leur échappe
Le peuple a tant à dire
mais sa voix ne porte pas.
S’il n’y avait pas cette injustice,
je n’aurais pas besoin de parler.

Président du pays,
ton peuple est mort
les gens se nourrissent dans les poubelles
Regarde ce qui se passe dans le pays
Les soucis sont partout
Les gens n’ont plus où dormir
Aujourd’hui je parle au nom du peuple
écrasé par le poids de l’injustice

Président du pays,
ton peuple est mort
les gens se nourrissent dans les poubelles
Regarde ce qui se passe dans le pays
Les soucis sont partout
Les gens n’ont plus où dormir
Aujourd’hui je parle au nom du peuple
écrasé par le poids de l’injustice

Ok
la voix du pays
Général 2011
toujours la même situation
les mêmes problèmes les mêmes souffrances
Raïs le bled
Rais le bled

Président du pays,
ton peuple est mort
les gens se nourrissent dans les poubelles
Regarde ce qui se passe dans le pays
Les soucis sont partout
Les gens ne savent pas où dormir
Aujourd’hui je parle au nom du peuple
écrasé par le poids de l’injustice

Une identité qui se manifeste dans l'espace public

Rassemblement au pied d'un immeuble à la Goulette

En descendant vers les rivages de Sijoumi, toutes sortes de mode déplacement sont observables....

Nous découvrons ce quartier tout proche du Musée de la mémoire nationale, les constructions inachevés n'y empêchent pas les habitants d'être particulièrement équipés en paraboles et autres....

L'orthophoto montre que son tissu chaotique, se juxtapose à d'autres tissus urbains très géométrisés, une sorte de terrain vague fait également tampon avec le mémorial...

Une ville schizophrène

La banlieue nord

Notre parcours commence par une visite des quartiers populaires de la banlieue Nord. On remarque une sorte de complémentarité entre les quartiers chics et les quartiers populaires qui les juxtaposent, ceci est peut être une particularité de Tunis.

Le centre ville et son urbanité se manifeste beaucoup plus dans les quartiers populaires que dans les quartiers de maisons d'habitation individuelle qui caractérise les quartiers les plus favorisés.

Construction de petits commerces sur les trottoirs du Kram

Espace public ?

Beaucoup de quartiers spontanés se sont construits autour de logements sociaux construits par l'état mais largement au dessous de la demande.

Pression foncière sur les terres agricoles

Du rural à l'urbanisation

Nous parcourons ce qui nous apparait comme des terres agricoles en phase d'urbanisation intensive. Les constructions semblent être de type plutôt bourgeois, parcelle généreuse, clôturé par un mur en béton à mis hauteur, laissant deviner les contours d'une maison aisée en arrière plan. Le tout reste en chantier, les constructions semblent encore brut de décoffrage, les routes encore en terre, et des tranchées en guise d'égout se déverse dans la Sabkhat véhiculant une odeur nauséabonde dans un paysage devenant à la fois beau et repoussant.

Elections

Un bureau de vote à l'ouest de Sebkhat Ariana

Explosion de constructions anarchiques

Une sebkha est une sorte de lac salé asséché l'été et donc l'humidité augmente fortement en hiver. Pendant la mi-saison le paysage est encore désertique mais plus on s'approche du centre plus l'humidité du sol augmente.

Un hypercentre congesionné

Sur le chemin, nous sommes surprises par les constructions illégales qui se cumulent dérrière la ligne du TGM.

Premiers foyers de la révolution à Tunis

Pour nous rendre à Ettadhamen depuis Carthage en transport en commun, la voie la plus courte est le TGM jusqu'à son terminus: Tunis Marine, puis la ligne 5 du métro.(parcours orange).

Ettadhamen est une municipalité du gouvernorat de l'Ariana, ville informelle, elle nait dans les années 70, suite à la migration intérieure des populations rurales. Elle est à présent intégrée au schéma directeur du grand Tunis et représente la quatrième municipalité de Tunisie en terme de population que l'on évalue aujourd'hui à environ 150 000 habitants.

Tissu urbain de Etthadamen, ville informelle de 150 000 habitants

Un fragment de Medina au bord de l'eau

L'ENAU (Ecole d'Architecture et d'Urbanisme de Tunis) propose la conférence: "Echelle dynamique: Images de l'urbanité en métamorphose" donné par le français Olivier Agid.
L'école d'architecture situé à Sidi Bou Saïd fut construite en 2002, elle n'est que le 7ième prix du concours qui fut organisé à l'époque, l'architecte ayant reçu le premier prix, finalement rejeté par le président Ben Ali, mis fin à ses jours.
Malgré une construction récente, l'usure du bâtiment semble déjà bien avancé, les locaux ne comportent pas toujours des tables et des chaises pour travailler, très peu de matériel est mis à disposition des étudiants.

Héritage archéologique, architecture traditionnelle et contemporaine

Le musée du Bardo a déployé sa collection dans le Palais beylical du Bardo. L'architecture du bâtiment témoigne de la grande richesse et de l'éclectisme de cette époque. Mais c'est néanmoins la typologie des maisons traditionnelles arabes qui domine avec ses cours doublées de galeries et entourées de chambres.

Etalement urbain et habitat spontané

Le Bardo

Le Bardo fait partie de ces petites villes périphériques à Tunis à l'époque de leur naissance et qui se sont développées autour d'un palais Beylical ( comme La Marsa, Mannouba, Hammam Lif, ... ). Le Bardo est aujourd'hui complètement intégré au tissu de la ville. On y retrouve le siège du parlement tunisien et de la chambre des conseillers.

"Pour une politique du tranport en Tunisie"

Ville Coloniale

Un patrimoine archéologique en péril

Carthage

Carthage, ancienne cité punique pillée par les arabes pendant la construction de la Medina de Tunis, fait aujourd'hui partie de la banlieue Nord de Tunis. Elle abrite le palais présidentiel, et plusieurs résidences d'ambassadeurs ( et donc une population très favorisée en tout cas sur la partie Sud-Est proche de la mer). C'est d'abord sous le protectorat français qui a initié son urbanisation que l'héritage punique est dilapidé.

Méga-projet en Tunisie

Identité, centralité et hiérarchie

La Medina et ses Faubourgs

Visite de la partie Nord-Ouest de la Medina, accompagnée par Jamila Binous,  historienne, urbaniste et membre fondateur de l'A.S.M. (Association de sauvegarde de la Medina). Profitant de la topographie de la ville, les familles les plus riches se sont installées dans les parties les plus hautes de la Medina, s'éloignant ainsi des nuisances causées alors par le Lac ou se deversait toutes les eaux usées de la ville.

Mosquée Zitouna

Un espace public vérouillé

Parcours: de L'Avenue Bourguiba à la Kasba

Omniprésence de la politique dans la ville

Cité nationale sportive d'El Menzah

Comme partout ailleurs dans la ville, les murs de l'Ariana sont occupées, en tous cas jusqu'au 23 Octobre (date des premières élections depuis la révolution du 14 Janvier), par les listes électorales.

Le politique a envahi toutes les composantes de la ville. Les structures sportives sont aujourd'hui le terrain de rassemblements, de manifestations pacifiques et de meetings politiques organisés par les partis.

Un important potentiel de développement

L'aéroport Tunis-Carthage occupe une position centrale dans le Grand Tunis. Sa situation entre le "Lac de Tunis" et "Sebkhet Ariana" lui a permis de desservir facilement le centre-ville de Tunis, (à l'est de l'aéroport) où se situent les principaux lieux de pouvoirs (Ministères, administrations,...) et qui abrite la plus grande partie de la population, mais aussi la banlieue Nord de Tunis (à l'ouest de l'aéroport) où se trouve le palais présidentiel et qui abrite une population, plutôt aisée et de classe moyenne, non négligeable.