samedi 15 octobre 2011

Identité, centralité et hiérarchie

La Medina et ses Faubourgs




Visite de la partie Nord-Ouest de la Medina, accompagnée par Jamila Binous,  historienne, urbaniste et membre fondateur de l'A.S.M. (Association de sauvegarde de la Medina). Profitant de la topographie de la ville, les familles les plus riches se sont installées dans les parties les plus hautes de la Medina, s'éloignant ainsi des nuisances causées alors par le Lac ou se deversait toutes les eaux usées de la ville.

Mosquée Zitouna




Comme toutes les villes arabes, la Medina de Tunis s'organise autour d'une Mosquée. La salle hypostyle où se déroule la prière fut plus tard complétée par une cour à ciel ouvert construite sur une citerne pour recueillir l'eau de pluie et accueillir la cérémonie des ablutions quotidiennes. On retrouve le même système dans l'architecture domestique. 







Les maisons traditionnelles s'organisent donc toujours autour d'un patio, bordé de galeries dans les maisons les plus riches. Sur chaque côté on retrouve une chambre compartimentée habitée par une partie de la famille (père, mère, enfants). Les services ((cuisine, salle de bains,... ) sont concentrés dans les parties les plus extérieures de la maison.

Après l'indépendance, lorsque la Medina fut désertée par les familles les plus riches qui ont préférés la banlieue Nord de Tunis et les nouveaux quartier "chic", la Medina fut envahie par les catégories les plus pauvres qu'on évacuait de leurs "gourbis" (premiers quartiers spontanés apparus autour du centre ville , démolis par Bourguiba) et ont squatté les maisons traditionnelles en occupant une chambre de la maison traditionnelle comme une petite maison et donc en faisant pénétrer également les services dans cet espace lié à priori à la sphère intime.

Depuis la révolution du 14 Janvier, l'ASM (Association de Sauvegarde de la Medina), fondée à la fin des années 70 pour s'opposer à un projet de Bourguiba de détruire les souks afin de prolonger l'Avenue Bourguiba jusqu'à la Mosquée Zitouna, est en grande difficulté.
Sous le régime de Ben Ali, les membres fondateurs ont été écarté et l'association s'est rapproché du Parti de Ben Ali. Aujourd'hui, avec en plus le vide municipal depuis la révolution, la construction échape à tout contrôle. On voit ainsi disparaître certains bâtiments dans la Medina et d'autres apparaître sans aucune autorisation.




Cette association a tout de même réussi à entreprendre durant ces 30 dernières années plusieurs travaux de réhabilitations et de restaurations au sein de la Medina. Sur les photos ci-dessus, on voit la coupole de torbet bechia ou siège aujourd'hui l'association des anciennes élèves du Lycée de la rue du Pacha (dont fait parti Jamila Binous et qui sont à l'origine d'une publication Multaqua Al Ajid, dont le dernier numéro porte bien entendu sur la révolution).

Depuis le 14 Janvier, on assiste à la naissance d'un nombre impressionnant d'associations. L'association "Patrimoine 19-20" a ainsi vu le jour, et elle oeuvre pour "la promotion du patrimoine récent en Tunisie",ainsi que la protection de "l’ensemble des édifices et espaces urbains construits en Tunisie depuis 1800".






Il est également très important d'aborder les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers en Tunisie. La plus part n'ont aucune formation et arrivent de l'intérieur de la Tunisie pour travailler en tant que saisonnier sur les chantiers. Ils vivent souvent dans une grande précarité et n'ont parfois pas d'autres choix que de dormir à même le sol dans les chantiers. Souvent ils finissent par s'installer définitivement à Tunis et habitent dans les quartiers populaires/spontanés de la périphérie.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire